Club des collectionneurs en Arts Visuels de Québec

Gaby Bécotte (l’adieu à)

Hélène Ruel 

Publié le 17 février 2014

 La Nouvelle Union

C’est au jour de la Saint-Valentin, vendredi, que s’en est allée Gaby Bécotte, un amour de musicienne. Elle s’est éteinte à Québec où elle était allée rejoindre les membres de sa famille, après avoir passé une grande partie de sa vie sur la rue Laurier.Saint-Christophe d’Arthabaska.

gaby piano grande_petite

Gabrielle-Michaud Bécotte a longtemps touché l’orgue de l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska.Elle a accompagné plusieurs solistes et chœurs pour des concerts et bon nombre de personnes se souviendront d’elle qui leur a enseigné les rudiments du piano.Originaire du Nouveau-Brunswick, Gabrielle Michaud a grandi à Sainte-Anne-de-la-Pocatière avant de s’installer à Arthabaska avec son mari, le docteur Jean-Marie Bécotte (1907-1983).Le couple habitait la maison qui porte encore le nom d’Henri d’Arles, une plaquette apposée au mur extérieur rappelant qui il était. Mme Bécotte avait d’ailleurs écrit, en 1974, un petit ouvrage sur monsieur d’Arles (1870-1930).En 1979, la dame figurait au rang des «femmes remarquables» une série de portraits réalisés pour le journal L’Union. Elle y confiait son amour de la musique, qu’elle considérait comme «un refuge, une joie, une jouissance exaltante». Elle aurait pu mener une carrière musicale si elle n’avait pas plutôt choisi d’accompagner… son mari. Mme Bécotte a vécu plusieurs grossesses avant de mettre au monde ses cinq enfants. Elle les laisse aujourd’hui dans le deuil : André, Jean, Jacques, Luce (Pierre étant décédé).Elle a été honorée de plusieurs reconnaissances, comme d’un prix Suzanne-Bastien. Dans les années 1980, l’Académie des grands d’Arthabaska a aussi admis en son club sélect la belle dame aux tresses blanches.Née le 12 septembre 1920, Gaby Bécotte était donc âgée de 93 ans. Ses funérailles auront lieu vendredi à 14 heures, à l’église Saint-Christophe-d’Arthabaska là, justement, où vibre toujours l’orgue qu’elle a tant aimé.La famille recevra les condoléances à partir de 11 heures ce jour-là, au centre funéraire Louis Bergeron.__________________________________________________________________________

HOMMAGE À MADAME GABY M. BÉCOTTE

À L’OCCASION DE SES FUNÉRAILLES

CÉLÉBRÉES À L’ÉGLISE SAINT-CHRISTOPHE D’ARTHABASKA

VENDREDI, LE 21 AVRIL 2014.

Chers Parents et Amis,

C’est pour moi un grand privilège que de répondre à la demande qui m’a été adressée pour rendre hommage à celle que j’ai eu la bonne fortune de côtoyer de près et de façon continue sur une période de plus de 20 ans, à titre de directeur de la chorale paroissiale.

 

Celle qui nous a quittés était cette GRANDE DAME que tous et toutes appelaient chaleureusement ¨MADAME GABY¨ qui  était l’amie de tous et qui suscitait le respect  et une grande admiration tant pour sa carrière riche et intense que pour son écoute attentive, sa grande bonté et l’intérêt qu’elle manifestait à tous ceux et celles qu’elle croisait. C’était, de plus, une artiste fort impliquée dans son milieu. C’est sûrement là l’un des arguments majeurs qui lui ont mérité d’être reçue membre de l’ACADÉMIE DES GRANDS D’ARTHABASKA dans les années 1980.

 

Madame Gaby fut grande par sa discrétion et sa délicatesse qui lui ont toujours suggéré cette réserve qui rendait son approche facile et accueillante. Elle fut aussi remarquable par son esprit de service et sa disponibilité.

 

D’une ponctualité exemplaire, on peut dire qu’elle était toujours première au rendez-vous lorsqu’une  messe, un mariage, une funéraille ou tout autre événement qui requérait ses services comme accompagnatrice.

 

Je ne peux passer sous silence son remarquable sens de l’humour. Son sourire était parfois plus éloquent que ses paroles… À titre d’anecdote illustrant bien le trait de caractère en cause,notons le fait suivant. Devenue septuagénaire, gravir l’escalier arrière de l’église donnant accès au jubé s’avérait de plus en plus difficile. Un choriste qui l’avait suivie lui demanda comment elle se sentait.Sa réponse fut la suivante:  ¨C’est de plus en plus pénible;j’ai demandé un ascenseur, mais je crois qu’il sera là pour mes  successeur(e)s…!¨ C’était bien là  son style d’humour fait de finesse d’esprit doublée de délicatesse.

 

Dotée d’une belle culture, elle manifestait de l’intérêt  et se tenait informée de toutes les réalités sociales,politiques et artistiques.

 

Et, pour terminer ce tour bien incomplet de sa personnalité dont la richesse est inépuisable, je m’en voudrais de passer sous silence ¨la musicienne dans l’âme¨.

 

Dès l’âge de 5 ans, elle était inscrite à des cours de piano, et à 15 ans, elle s’est vu octroyer la médaille ¨dominion¨de Toronto, et par la suite elle a complété ses études musicales à l’Université Laval de Québec.

 

Immédiatement après, elle s’est vu offrir un poste à Radio Canada assorti  de la possibilité de participer au Prix d’Europe.

Offre très intéressante… direz-vous… Mais pourquoi l’a-t-elle ignorée?  Je dirais que ce fut LE TRIOMPHE DE L’AMOUR…Elle épousera peu après le Docteur Jean-Marie Bécotte et  le couple viendra s’établir à Arthabaska selon l’adage bien connu voulant que ¨Qui prend mari prend pays¨. Une belle famille comptant quatre garçons et une fille viendra combler les rêves de ces parents heureux et fiers de leur descendance.

 

 

Madame Gaby a partagé son goût musical avec de nombreux élèves  qu’elle recevait chez elle et ce pendant une bonne trentaine d’années. Certains d’entre eux ont noté qu’elle leur répétait souvent    que ¨La musique, c’est le doigt de Dieu sur le coeur de l’homme.¨Certains s’en souviennent sûrement.

 

Dans les dernières années de sa carrière, la maladie empêchant son mari d’assister à la Messe de Minuit qu’il aimait particulièrement, Madame Gaby réunissait la chorale chez elle pour le faire bénéficier des chants de Noël qu’il affectionnait le plus. Encore une délicatesse de la part de Madame Gaby…

 

Elle avait approfondi le génie de Jean-Sébastien Bach et s’en est nourrie tout au long de sa vie. Elle appréciait l’art de la fugue qu’il avait créé, et qui donnait à l’orgue une sorte de puissance mystique. La Toccate et fugue en ré mineur demeure le chef-d’oeuvre immortel qui a conféré à l’orgue la suprématie sur tous les autres instruments constituant une sorte d’orchestre à lui seul.

 

CHÈRE MADAME GABY, en terminant, laissez-nous vous assurer de nos prières pour que notre Père à tous vous accueille dans sa maison, où, selon le message évangélique, ¨il se trouve plusieurs demeures,¨dont sûrement une pour les artistes comme vous dont la vie et la carrière ont été consacrées à glorifier Dieu dans tous les rites connus de notre foi.

 

C’est au nom de tous les paroissiens d’Arthabaska,et particulièrement au nom de tous vos ami(e)s de

de la chorale paroissiale que je voudrais exprimer leur vive reconnaissance pour tout ce que vous avez été et accompli au cours de votre riche carrière au milieu d’eux. Je prie pour que vous soyez reçue pour le repos éternel chèrement mérité  dans la Paix et la Joie du Grand Ressuscité!

 

En souvenir de Madame Gaby et à sa demande, Madame Cloutier, organiste en fonction, interprétera une pièce de Jean-Sébastien Bach. Dans un profond silence, recueillons-nous…

 

BON VOYAGE, MADAME GABY! ON VOUS AIME!

 

 

Rémi Deshaies

Directeur de la chorale paroissiale

1983-2004

Docteur Jean Marie Bécotte,Médecin et Chirurgien à l’Hôtel Dieu d’Arthabaska.

Le Dr Jean-Marie Bécotte, de l’Hôtel Dieu d’Arthabaska, a reçu la plus haute

distinction de << Collège Royal des Médecins et Chirurgiens du Canada

Le Dr. Jean-Marie Bécotte est élu maire par acclamation à Arthabaska.

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