Club des collectionneurs en Arts Visuels de Québec

Le peintre Alfredo Vilchis Roque

Alfredo Vilchis Roque est né dans le quartier José Maria Pino Suarez de Mexico, son père était un paysan de l’Etat de Mexico que la ville avait transformé en un ouvrier d’usine. Alfredo, après l’école primaire, a travaillé comme vendeur de journaux, ouvrier journalier, aide maçon, et toutes sortes de métiers lui permettant de subsister, comme le font la plupart des habitants de Mexico. Il y a vingt ans, il s’est retrouvé sans travail et a commencé à peindre des miniatures et à les vendre à ses voisins, aux touristes. Un beau jour, il trouva un ex-voto qui fit resurgir en lui un souvenir marquant de son enfance : les visites avec sa mère au sanctuaire de la Guadalupe et la vision fascinante de centaines d’images incroyables. C’est cette illumination soudaine qui le conduisit à dédier à la Vierge de la Guadalupe un premier retable pour le compte d’une famille ayant échappé à la mort dans un accident de circulation dans Mexico.

Il se considère comme un autodidacte, formé « à l’école de la vie », même s’il dit avoir été beaucoup influencé par Frida Kahlo, avoir souvent visité sa maison bleue de Coyoacán, avoir étudié les peintures de Frida et Diego Rivera, et même réalisé des copies de leurs tableaux pour les vendre.

Alfredo Vilchis est aussi un membre actif de sa communauté : il a organisé de nombreux ateliers et réalisé des peintures murales dans les rues avec les enfants, essentiellement pour les occuper, les protéger et éviter qu’ils ne tombent irrémédiablement dans la drogue, le banditisme ou la prostitution. II a, semble-t-il, créé des vocations : aujourd’hui, des jeunes viennent le consulter dans son nid d’aigle et tiennent compte de son avis.

Le geste, l’offrande, conserve une forte signification : Alfredo Vilchis a bien conscience de faire un métier spécial et c’est ce qu’il transmet à ses fils : « Je le leur répète sans cesse, être retablero (peintre de retables), ce n’est pas n’importe quoi, c’est un travail très beau mais très douloureux. Il faut le faire avec respect, ce n’est pas seulement pour l’argent, nous sommes les messagers des sentiments des gens. »

Les fils d’Alfredo, Hugo Alfredo, Daniel Alonso et Luis Angel, peignent maintenant eux aussi des ex-voto, si bien que la famille Vilchis a établi sans le savoir la même tradition que bien d’autres retableros.

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